Le matériel
Si vous voulez commencer à pratiquer la mixologie, il va vous falloir vous équiper de quelques outils de base, rien qui soit hors de prix a priori je vous rassure.
Je passe la liste de ce qu’on a dans une cuisine standard, comme un couteau, un presse agrume et autres banalités, pour nous concentrer sur le plus important.
Un shaker
Il en existe plusieurs et ils ont tous un nom spécifique.
- Le Cobbler ou shaker « 3 pièces » : le shaker cobbler est certainement l’un des plus connus dans la culture populaire. Il a l’avantage de faire shaker et passoire en même temps. S’il fallait lui trouver un désavantage, ce serait l’inconvénient de son avantage : une fois scellé (donc fermé), il est un peu difficile à rouvrir pour le nettoyer ;
- Le shaker de Boston : composé de deux récipients (qu’on appelle timbales) de diamètre inégaux, s’emboitant un peu en oblique. Souvent il y a une timbale en verre et une en métal (mais en full métal cela existe aussi couramment). Généralement, on met en premier les glaçons dans le grand récipient en métal pour refroidir ce dernier pendant qu’on mélange les ingrédients dans le récipient en verre. Une fois les ingrédients réunis, on verse le récipient en verre dans le récipient en métal, on scelle et on shake. A la sortie, une passoire est indispensable pour éviter que les restes de glaçons tombent dans les verres ;
- Le shaker Continental : deux timbales en métal qui sont usinées de façon à s’emboîter parfaitement. Très semblables au Shaker de Boston.
Vous en avez pour tous les prix en fonction du matériau utilisé, du volume, du niveau de finition, de l’éventuel travail artistique opéré dessus. J’ai un faible pour les cobblers japonais dont la finition est splendide, mais un de mes shakers cobbler vétéran est un shaker sans marque acheté 1 euro chez Oxfam en occasion… le bonheur n’a pas de prix 🙂
Une passoire
Il en existe également plusieurs. Académiquement on en distingue trois :
- La passoire Julep : je n’en ai pas, ce n’est pas indispensable, mais je la cite car c’est un classique ;
- La passoire Hawthorne (parfois appelé bêtement passoire à glaçon), qui est ma préférée : si la passoire est relativement grossière pour ne retenir que les glaçons, le ressort intégré épouse parfaitement la bordure une timbale et attrape les restes d’agrumes et autres particules désagréables tout en laissant passer le précieux nectar ;
- La passoire fine : passoire au maillage plus resserré afin de faire des doubles filtrages et avoir un liquide parfaitement translucide plutôt que troublé. Pas indispensable dans un premier temps.
Je vous recommande de commencer par la Hawthorne. Polyvalente et peu chère, vous n’aurez pas besoin d’autre passoire avant longtemps.
Un doseur ou « Jigger »
Accessoire complètement indispensable. Il en existe de toutes tailles, tous volumes, de toutes les couleurs, tous les prix. Ne vous prenez pas la tête sur les volumes à moins d’être un bartender qui doit faire des services où on produit des cocktails de façon industrielle, car le fondamental pour faire un bon cocktail est de respecter les proportions – on le verra dans un autre article – et non pas le volume.
Personnellement j’affection particulièrement un doseur de marque Oxo qui a des marquages laser à l’intérieur en ml et un grip en caoutchouc, ce qui permet d’éviter des catastrophes lorsque vous avez les mains trempées d’eau et que vous confondez vitesse et précipitation (true story).
Des moules à glace
Les glaçons. On n’en a jamais assez lorsqu’on fait de la mixologie. Ca y va pour pré-refroidir, ça y va pour refroidir, ça y va pour déguster la préparation finale, et ça ce ne se réutilise jamais ! En effet, hors de question de réutiliser des glaçons qui ont servi dans un shaker pour refroidir la boisson dans le verre (on en parlera quand on sera plus loin dans la maîtrise). Bref, il vous faudra un bon stock de glaçons.
Les moules en silicone sont les plus pratiques, mais au bout de quelques utilisations ils dégagent une odeur désagréable, voire même une saveur odieuse dans vos préparations. Je n’ai toujours pas trouvé de technique vraiment convaincante pour me débarrasser de cette ignoble fragrance. De ce fait, je préfère utiliser des moules en plastique dur, à l’ancienne, qui demandent de taper comme un bourrin dessus, mais au moins je n’ai pas l’impression d’ajouter à mon cocktail des eaux souillées.
On verra plus tard comment fabriquer des glaçons parfaitement transparents (et pas partiellement blanc), mais dans l’intervalle contentez vous des classiques moules à glaçons en plastique dur.
Un pilon
Un pilon pour presser certaines feuilles ou certains fruit sera très utile également. Un pilon en métal est pour ma part le meilleur tant niveau poids que niveau hygiène, mais ça c’est vous qui voyez.
Certaines recettes requièrent réellement cet instrument (Mojito, Fade to Black, Lazy Red Cheeks, etc.), mais ce n’est pas la vaste majorité.
Avec ça, vous êtes déjà paré pour faire une large variété de cocktails !
A plus !